La couleur prémonitoire
Parce que des fois je m’aligne à la nuit, la Petite perd son cœur. Ça me rend triste, tu sais.
Elle attend, malheureuse dans des pièces de plus en plus étroites, que je finisse mes bières, mon vin rouge et tout ce qui traîne.
Elle attend que la nuit se taise. Donne-moi une clope ! Elle attend que mes gestes se désaccordent et que les murs me ramènent
Que j’achève,
la tête au-dessus d’un chiotte, la farandole des choses dont je ne me souviendrais jamais.
Alors elle m’épaule jusqu’au lit et je m’endors.
Je m’endors et je sais
Je n’ai aucunes preuves mais je sais !
Que là elle me prend dans ses bras, qu’elle me fait des caresses sur la joue, des bisous sur le front ; comme si j’étais son bébé, son malade en phase terminale.
Elle m’inonde d’amour et moi je ronfle.
Je rêve de Rien, du Néant, du Noir
De la couleur prémonitoire qui un jour ou l’autre remplira ses yeux.